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C'est aujourd'hui que la sonde Messenger s'écrase sur Mercure


Sensi

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L'engin spatial américain dédié à l'exploration de la planète Mercure va tomber ce 30 avril 2015 à sa surface, laissant de nombreuses questions en suspens.

 

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CRASH. Après 4 ans en orbite autour de Mercure - la planète la plus proche du Soleil - la sonde américaine Messenger s’apprête à y laisser une trace indélébile. A cours de carburant, elle achèvera sa mission ce jeudi 30 avril en s’écrasant violemment à sa surface à la vitesse de 3,9 kilomètres par seconde. Selon la Nasa, la collision devrait donner naissance à un cratère d’environ 16 kilomètres de diamètre. Une fin en apothéose pour l’engin spatial, le premier à s’être mis en orbite autour de cette planète qui reste l’une des plus mystérieux du système solaire. Atypique comparée à ses cousines rocheuses Vénus, la Terre et Mars, l’intrigante Mercure est peut-être l’une des pièces maîtresses du puzzle que constitue la formation de notre système planétaire.

 

Une planète clé pour comprendre la formation du système solaire

 

Avant Messenger, seule la sonde américaine Mariner 10 s’était aventurée à proximité de Mercure lors de trois survols au milieu des années 1970. Soumise aux brûlants rayons du Soleil et à sa puissante attraction, cette région du système solaire est en effet particulièrement difficile à explorer. C’est donc autour d’un monde presque inconnu que Messenger s’est mis en orbite en 2011, après 6 ans de voyage interplanétaire. Depuis, malgré les données accumulées par la sonde, de nombreuses questions subsistent à propos de cet astre qui collectionne les extrêmes.

 

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Sur cette cartographie obtenue grâce à la sonde Messenger, les couleurs ne sont pas naturelles mais reflètent les variations physiques, chimiques et minéralogiques à la surface de Mercure. © Nasa.

 

EXTREMES. Mercure est en effet la plus petite des planètes rocheuses mais aussi la plus dense après la Terre. Sa surface bardée de cratères est la plus ancienne, et on y observe la plus large variation de température entre des journées brûlantes (jusqu’à 400°C) et des nuits glaciales (qui peuvent atteindre -170°C). Elle est bien différente des "jupiters chaudes", ces  planètes gazeuses qui orbitent à une distance comparable de leur étoile dans d’autres systèmes planétaires. Pourquoi cette différence ? En répondant à cette question, les chercheurs espèrent mieux comprendre la formation des planètes rocheuses et les conditions d’apparition de la vie dans le système solaire. 

 

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Mercure est la planète la plus petite et la plus proche du Soleil. Elle fait partie des planètes rocheuses au même titre que Vénus, la Terre et Mars. ©Cnes.

 

Pourquoi Mercure est-elle si dense ?

 

Les scientifiques ont établi un lien entre la taille la densité qui prévaut pour toutes les planètes rocheuses... sauf Mercure ! L’astre est en effet beaucoup plus dense que ne le laisse présager sa taille. Cette anomalie s'explique par son noyau, étrangement riche en fer et qui occupe 85% du rayon de la planète, contre 50% pour la Terre. A la différence du noyau terrestre – formé d’une graine solide entourée d’une couche liquide – le noyau de Mercure serait constitué d’un plus grand nombre de strates : sous une couche externe solide se trouverait une couche liquide puis une graine solide. Cette surprenante structure planétaire pourrait s’expliquer par la manière dont s’est formée Mercure, mais aussi par son évolution. Au cours de son histoire, une ou plusieurs collisions avec d’autres corps du système solaire auraient pu souffler une grande partie des éléments volatiles, ne laissant derrière elles que le matériau le plus dense.

 

D’où provient son champ magnétique?

 

A part la Terre, Mercure est la seule planète rocheuse à posséder un champ magnétique – même s’il est très faible (environ 1% de celui de notre planète). L’existence d’un tel champ revêt une importance majeure dans le développement de la vie. Sur Terre, il agit comme un véritable bouclier nous protégeant des terribles radiations solaires. Les chercheurs pensent que le champ magnétique de Mercure est dû, comme sur Terre, à un "effet dynamo" provenant du mouvement de couches métalliques liquides au cœur de la planète. Pourtant, la petite taille de Mercure laissait à penser que le noyau avait refroidit au point de se solidifier. L’étude de son champ magnétique prouve à contrario que sa dynamo interne est encore active. 

 

Comment expliquer la présence de glace sur Mercure ?

 

La fournaise qui règne à sa surface ne le laissait pas présager. Pourtant, il y aurait bien de la glace sur Mercure ! Comme d’autres composés volatiles gelés, elle tapisserait le fond de certains cratères perpétuellement à l’ombre situés dans les régions polaires. Un matériau sombre de quelques dizaines de centimètres d’épaisseur recouvrirait cette surface glacée - une couche probablement constituée de matériaux organiques apportés lors d’impacts de comètes et d’astéroïdes. Même si Mercure ne rassemble pas les conditions nécessaires à l’émergence de la vie, ces éléments précieux renseignent les scientifiques sur la dispersion de l’eau et des molécules organiques au sein du système solaire.

 

Source : Science & Avenir

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Seul, on marche plus vite, à deux, on marche plus loin.

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