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"Allo Philae... La Terre à vous."


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La première tentative de contact avec l'explorateur posé sur la comète Tchouri s’est soldée par un échec. Philae est-il toujours en vie ?

 

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BIP. BIP. BIP. Pour la première fois depuis qu’il s’est endormi sur la comète 67P/Tchourioumov Guérassimenko le 15 novembre 2014,  la sonde Rosetta a tenté d’entrer en contact radio avec son petit compagnon Philae.

 

Après son atterrissage mouvementé sur l’astre glacé – un exploit historique ! – et des opérations scientifiques menées tambour battant, le petit robot avait envoyé ses ultimes données avant de tomber en hibernation, faute d’énergie. Situé dans une zone ombragée, l’ensoleillement de ses panneaux solaires n’était pas suffisant pour poursuivre sa mission. Exposé aux températures glaciales qui règnent à la surface de la comète, il pourrait être endommagé, ou même avoir rendu l’âme... Dans l’espoir d’avoir de ses nouvelles, Rosetta lui a lancé du 12 au 20 mars de nombreux appels. Appels restés pour l’instant sans réponse.

 

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  Philae pourrait avoir reçu le signal mais manquer d’énergie pour y répondre

 

"Nous sommes raisonnablement optimistes", déclarait début mars Philippe Gaudon, chef de projet Rosetta au Cnes (Centre national des études spatiales) concernant les chances de survie du petit module. Son système électronique, conçu pour opérer jusqu’à -65°C, pourrait malgré tout avoir résisté aux -170°C qui peuvent sévir à la surface de Tchouri. Même son de cloche du côté de Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique français de l'explorateur. "Vu les mesures effectuées par Philae au cours de ses quelques jours d'activité et la robustesse du système, nous sommes confiants sur les chances de survie de l'explorateur jusqu'à ce que la lumière reçue soit suffisante ", affirmait-il en décembre.

 

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Modélisation de l'environnement supposé dans lequel se trouverait Philae à la surface de la comète. © ESA/Rosetta/Philae/CNES/FD

 

ENERGIE. Alors pourquoi Philae ne répond-il pas quand on l’appelle ? Selon Philippe Gaudon, cela pourrait s’expliquer par un ensoleillement encore insuffisant. Coincé à l’ombre d’une falaise, le robot ne bénéficiait mi-novembre que d’1h30 de lumière par jour. Une durée qui s’allonge petit à petit, à mesure que la comète se rapproche du Soleil. Néanmoins, difficile de savoir où nous en sommes aujourd’hui, sachant que la localisation exacte de l’atterrisseur reste encore inconnue.

 

"Quoi qu'il en soit, la situation ne peut que s’améliorer au fil des mois", estime Philippe Gaudon.

 

Aujourd’hui située à 300 millions de kilomètres de notre étoile, la comète reçoit déjà presque deux fois plus de lumière que fin novembre. Une bonne nouvelle pour le petit module avide de rayonnement solaire. Car pour espérer sortir de sa torpeur, le robot doit accumuler suffisamment d’énergie pour se réchauffer. Lorsqu’il atteindra -45°C, son système électronique central  pourra enfin reprendre du service. À partir de là, Philae sera capable de recevoir les appels de Rosetta… mais ne sera pas forcément assez vaillant pour lui répondre. Pour y parvenir, il lui faut emmagasiner une puissance minimum de 18 watts. "Donc, il pourrait y avoir une période durant laquelle Philae serait actif sans que nous le sachions", analyse Philippe Gaudon. 

De nouvelles instructions ont été envoyées à l’explorateur

Voilà pourquoi les équipes de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont chargé Rosetta de lui transmettre dès maintenant des instructions qui lui permettront de reprendre au plus tôt ses activités scientifiques. Normalement, après le réchauffement du module, ses panneaux solaires devraient commencer par recharger sa batterie. Il faudrait ensuite attendre que celle-ci soit suffisamment pleine pour démarrer les instruments scientifiques. Suite aux nouvelles instructions, l’explorateur ne rechargera pas sa batterie et utilisera toute l’énergie disponible pour faire fonctionner ses outils.

 

REVEIL. Par conséquent, Philae ne pourra lancer ses activités scientifiques que lorsque ses panneaux seront éclairés. Les données recueillies seront alors stockées et transmises à Rosetta lors de la prochaine fenêtre de visibilité. Ce mode de fonctionnement ne permettrait de réaliser que de courtes activités peu gourmandes en énergie, comme des mesures de température avec le capteur Mupus par exemple.

 

Dans un second temps, si la lumière reçue par les panneaux solaires s’accroît, Philae pourra reprendre la charge de sa batterie et effectuer de plus longues opérations. De nouvelles tentatives de communication avec Philae auront lieu dans les prochains mois.

 

Le Centre de commande de l’explorateur à Cologne (Allemagne) a d’ailleurs déjà lancé les calculs afin de déterminer quelle serait la meilleure période pour reprendre les appels radio. Un laps de temps durant lequel Rosetta se trouvera au-dessus de la zone où se situe probablement l’explorateur et où ce dernier bénéficiera d’une bonne exposition au Soleil. La prochaine opportunité devrait se présenter dès la première moitié du mois d’avril. "C’était un tout premier essai. Nous recommencerons jusqu’à ce que nous obtenions une réponse de Philae", annonce dans un communiqué Stephan Ulamec, chef de projet de l’atterrisseur. "Nous devons être patients"

 

Ndr : petite illustration du Cnes à l'époque pour les retardataires ^_^ 

 

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Seul, on marche plus vite, à deux, on marche plus loin.

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